Le monde d'Elvaralad

Hesdea sourit légérement mais ne put s'empecher de baisser la tête.

- Rien... je reflechissait. Tu as assez dormi ? Nous avons une longue route demain. L'orage se calme mais je n'ai pas confiance en ces plaines... je vais rester eveillé toute la nuit je pense. Je viendrais près de toi tout à l'heure.

Il s'éloigna de Saphiria lentement pour aller faire un tour dans les environs. A une dizaine de mètre d'elle il se retourna. Saphiria le fixait.

- Au faite... moi aussi... moi aussi je t'aime.

Sur ces mots il s'éloigna.

Durant sa promenade nocturne, Hesdea ressentit le poids de ses promesses sur ses épaules. Il avait un peu peur. Peur de ne pas pouvoir tenir ses engagements, peur de voir mourir ses compagnons, peur de les avoir emmener dans une histoire dangereuse.

Il fut sorti de ses pensées par un bruit non loin de lui. En effet, à quelques metres de lui un petit bosquet bougeait, animé par quelque chose qui remuait à l'interieur. Tout à coup une chose sauta sur l'ange et le fit tomber à terre. Une chose qu'il ne put voir dans un premier temps mais lorsqu'il releva la tête, il s'apercut que ce qu'il craignait de rencontrer etait devant lui.

- Un ... un arkhen...

Pris d'un peur intense il regarda autour de lui et il vit avec stupeur que cinq arkhens l'avait encerclé. Ces petites créatures noirs, sur cinq pattes et ayant des petits crochets extremement pointus en guise de bouche, pouvaient le hacher menus si il ne réagissait pas.

Doucement, il sortit son arme et se mit debout. Il pourrait en tuer une ou deux avant de devoir prendre la fuite. Une chose était sur, il ne pourrait pas tous les tuer, surtout que d'autres devaient arriver... Il se décida à partir en sens inverse du camp où ses compagnons dormaient. Emmener les arkhens là bas serait trop dangereux.

Il se prépara à charger...

Hesdea fut reveillé par Saphiria quelques minutes plus tard. Ils étaient revenu sous le dolmen. Le silence alentours montra que l'orage et la tempête etaient terminés.

La premiere réaction de l'ange fut de sourire à la Mujah qui était juste au dessus de lui, sa main dans la sienne.

- Tu vas bien ? Il n'y a pas de blessé j'espere...

Il ressentit une douleur à la tête et lorsqu'il y passa sa main, il sentit une grosse bosse.

Hesdea eu un rictus de douleur lorsque Saphiria appliqua les herbes de guérison. Cependant il sentit que le mal s'en allait. Il aurait tellement voulu embrasser la Mujah là maintenant, tout de suite. Mais il ne le pouvait pas... il risquait de perdre ses pouvoirs.

- Merci Saphiria...

Il ne put prononcer que ces mots. Il ferma les yeux et resta dans cette position, ne voulant pas voir la réaction de Saphiria devant le peu de réaction qu'il avait eu. Il regrettait, mais il ne pouvait pas faire autrement... pour le moment en tout cas.

Gardant les yeux fermés, il lui dit :

- Tu devrais aller dormir, la nuit est déjà bien avancé et nous n'avons dormi que quelques minutes...

Fulgor revenait sous le dolmen avec les autres. Il n'a pas eu à se battre, c'est plutôt une bonne chose pour lui pour le moment. Il ne savait pas vraiment ce qui c'était passé mais fût soulagé que personne ne soit blessé :

-Si vous voulez, je pourrai monter la garde le reste de la nuit, ce n'est pas un problème pour moi... Je ne connais pas trop les créatures des environs, mais je pourrai me défendre sans problèmes, faites moi confiance.

Et il ajouta :

-Mais, vous pourriez me raconter ce qui s'est passé ?

Hesdea hocha la tête en signe d'accord.

- Très bien, montez la garde. Même si je pense que nous sommes désormais hors de danger. La pluie a cessé, l'orage également. Le jour va se lever dans quatre heures...

L'ange posa ensuite les yeux sur fulgor et lui racontat en quelques mots les évenements qui s'etaient deroulés.

- Nous avons été attaqué par des Arkhens. Ce sont des créatures nocturnes qui ne sortent qu'en cas de grande tempête. Ils s'attaquent en meute aux voyageurs en chemin ou egarés, comme nous. Ce sont des monstres noirs, avec cinq pattes - deux devant et trois derrière - et des yeux globuleux d'un jaune d'or. Les plus jeunes font presque deux metres de long, mais les plus grand eux sont très dangereux et peuvent mesurer jusqu'a quatre mètres. Leurs armes, se sont leurs deux avant bras, aiguisés comme des rasoirs, pret à vous découper en tranche dès que vous faites le moindre faux pas...

Il s'arreté un instant et reprit sur un ton plus faible.

- C'est par ca que je me suis fais attaqué et c'est Saphiria qui est venu me tirer de ce mauvais pas. Nous avons courru et j'ai heurté malencontreusement Nonéga qui venait surement à notre secours.

Après un dernier calin à Saphiria, il se recoucha...

Fulgor prit son sabre et couru aider Saphiria. Il s'arrêta à environ cinq mètres d'elle. Il empoigna son sabre, se concentra un court instant, et prononça le mot suivant :

-Englore

Il donna alors un large coup de sabre horizontal. Une onde de choc accompagnée d'un vent glacial se propagea dans la même direction, pour heurter l'arkhen qui s'en prenait à Saphiria. La créature se retrouva gelée sur place. Il s'adressa alors à Saphiria :

-Si vous n'étiez pas à terre, vous seriez dans le même état. Courrez rejoindre les autres, je me charge de ceux-là. Ils sont imposants, ça prendra donc un peu de temps, mais ils restent impuissants face à moi.

Hesdea etait furieux de la décision de Saphiria. Elle n'aurait jamais du partir dans la forêt seule.

- Tu te rends compte que tu aurais pu te faire tuer ?! Je m'en serai jamais remis moi ! Reste près de moi daccord ?

Il regarda dans la forêt, voyant plusieurs ombres se débattre et se mouvoir. Il entendait les cris des arkhens, ils étaient nombreux. Fulgor allait avoir besoin d'aide.

- Quand je pense que j'ai cru que nous etions sortie de l'auberge !

Il regarda de nouveau Saphiria - elle regardait en direction de la foret, anxieuse de la suite des evenements - puis la position de nonéga : il était couché dos à eux, il ne les voyait donc pas. C'etait le moment ! Fermant les yeux, il prononca à voix basse :

- Ayura pax den Shamaah y arkhens !

Ce qui eut pour effet de lancer dix flèches enflammés en direction de la bataille. Elles etaient toutes destinés à tuer ou à eloigner les arkhens. Bientot, la forêt s'embrasa de couleurs feu. Les cris menacant des arkhens se changèrent en cris de plaintes, de douleur ou de peur. Fulgor devait profiter de ce moment pour se sortir de là.

En cas de necessité absolue, l'ange se leva et empoigna son épée, prêt à repousser les eventuelles arkhens qui auraient suivi le shamaah.

Fulgor fût surpris lorsque les flèches enflammées pénétrèrent dans son champ de vision. Le feu était quelque chose qu'il craignait. Il recula en faisant des bonds en arrière, sans tourner le dos aux arkhens. Le feu ne s'était pas trop répandu, il pouvait encore l'éteindre lui-même, mais ce n'était pas la peine : comme la pluie était passée par là il y a peu de temps, les flammes ne devraient pas grandir. L'arkhen gelé était fichu, il avait de nombreuses engelures à l'intérieur de son corps. Fulgor reculait toujours sans attaquer les arkhens qui devraient mourir tout seuls. Arrivé au camp, il voyait Hesdea et Saphiria réveillés :

-Je ne sais pas comment vous avez tiré autant de flèche en même temps avec une telle précision, ni comment vous les avez enflammés, mais je ne peux que vous remercier.

Hesdea devait trouver une solution pour ne pas dévoiler sa nature à fulgor. Il lui dit en souriant :

- Mon arc est un arc composite elfe de très bonne facture. J'ai pu bander et tirer plusieurs flèches d'un coup... regardez !

Il prit une flèche enflammable de son carquois et la presenta à fulgor.

- Voila ce qui vous a tiré de ce mauvais pas...

Peut-etre que son histoire ne tenait pas debout mais il esperait que le shamaah n'en demande pas plus. Il changea rapidement de sujet pour faire oublier le précedent.

- Je vais aller voir Saphiria, je pense que je suis allé un peu fort avec elle.

Il se détourna donc et se rendit au coté de la Mujah. Il s'accroupit et lui caressa les cheveux, en lui disant d'une voix douce :

- Excuse moi Saphiria. J'y suis peut-etre allé un peu fort avec toi. Mais je ne veux pas te perdre et j'ai peur pour toi. Mes sentiments sont véritables envers toi, et meme si je suis fort, j'aurai beaucoup de mal a supporter que tu sois blessé ou meme morte. J'espere que tu me comprends.

Il lui baisa la joue et retourna sur sa couchette.